Le développement d'un projet éolien

La réalisation d’un parc éolien ne s’improvise pas : elle s’inscrit dans un temps long. En moyenne, cinq à huit ans s’écoulent entre l’identification d’un site favorable et la mise en service d’éoliennes. 

Cette phase de développement est jalonnée de nombreuses étapes, dont l’objectif est d’adapter au mieux le projet au territoire d’accueil, à son environnement et au paysage, en lien avec les élus locaux et les habitants.

Pour qu’un parc éolien voit le jour, il doit obtenir une autorisation environnementale. Seul le préfet est habilité à la délivrer, après l’analyse par les services de l’État des études menées sur le terrain,de la qualité technique du dossier et des conclusions de l’enquête publique.

Les premières étapes du projet

Étape 1

A la fin de l’année 2020, TotalEnergies a rencontré les élus de la commune d’Osmoy-Saint-Valery. Ces derniers ont donné un accord de principe sur le lancement d’études de faisabilité pour un projet éolien. Avant de nous entretenir avec la population, il nous fallait cependant réaliser encore quelques étapes.
L’année 2021 a en effet été consacrée à la consultation de différents organismes (aviation civile, armée de l’air, Office national des forêts (ONF)…) qui ont répondu favorablement à la possibilité d’implantation. De plus, TotalEnergies a également rencontré les propriétaires et exploitants des parcelles comprises dans la zone d’étude.

Étape 2

Au début de l’année 2022, des études plus poussées, réalisées par des cabinets indépendants, ont été lancées afin de s’assurer de la compatibilité du site avec le projet.

Les études menées sur le territoire
et leurs résultats

L’étude physique et humaine

MÉTHODE

Un projet éolien ne peut pas être développé n’importe où : de nombreux paramètres techniques, réglementaires, humains, paysagers, environnementaux et acoustiques entrent en compte. Il s’agit notamment :

  • de la qualité de la ressource en vent ;
  • des enjeux de biodiversité (sites naturels protégés ou d’intérêt, espèces protégées, etc.) ;
  • des servitudes d’utilité publique techniques (faisceaux hertziens, lignes à haute tension, contraintes aéronautiques, etc.) ;
  • de l’éloignement d’au moins 500 mètres aux premières habitations et de l’éloignement aux routes et cours d’eau.

Ces critères excluent de larges portions du territoire, où aucune installation d’éolienne n’est envisageable.

L'étude physique et humaine est réalisée par le bureau d'études AEPE Ginko.

RÉSULTATS

L’étude physique et humaine s'est déroulée en plusieurs temps :

  • De décembre 2022 à mars 2023 : État initial
  • De avril à juin 2023 : Étude d’impact et définition des mesures

Carte des contraintes techniques

L’étude paysagère et patrimoniale

MÉTHODE

L’étude paysagère consiste à étudier le contexte paysager du projet et les effets du futur parc éolien sur celui-ci. Elle est réalisée par l’agence Couasnon à différentes échelles, jusqu’à 20 km autour de la zone d’implantation potentielle. L’objectif ? Recenser les unités paysagères, le relief, les éléments remarquables du patrimoine naturel et culturel, les lieux de vie ou encore les sites touristiques du territoire, afin d’évaluer leur sensibilité à la présence des futures éoliennes.

Sur la base de ces éléments, le bureau d’études effectue des recommandations en matière d’intégration paysagère. Des photomontages sont également réalisés depuis différents points de vue du territoire, pour rendre compte de manière très visuelle de l’impact potentiel du projet sur son environnement proche et plus éloigné. Ces éléments sont ensuite pris en compte pour choisir l’implantation finale des éoliennes.

RÉSULTATS

L’étude paysagère et patrimoniale s'est déroulée en plusieurs temps :

  • De mai à octobre 2022 : Pré-diagnostic (définition des aires d’étude, hiérarchisation des sensibilités paysagères, réalisation de quelques photomontages, recommandations…)
  • De novembre à mars 2023 : État initial
  • De avril à juin 2023 : Étude d’impact et définition des mesures

Points de photomontages

À l'issue du choix du nombre d'éoliennes, de leur emplacement et de leur taille, le bureau d'études effectue des photomontages pour permettre de visualiser le projet éolien. 45 points de photomontages ont été proposés par le bureau d'études, basés sur leur études de l'état initial concernant le contexte éolien, le paysage et le patrimoine.

Recommandations

Afin de réaliser un projet éolien en cohérence avec le paysage, le bureau d'études recommande de :

  1. Inscrire le projet sur une ligne simple parallèlement aux lignes de forces présentes dans ce paysage (vallée et axes de communication)
  2. Veiller à un recul suffisant vis-à-vis du fond de la vallée de la Béthune pour limiter l’effet de surplomb et inscrire le projet principalement sur le plateau intermédiaire

L’étude naturaliste

MÉTHODE

L’étude naturaliste réalisée par le bureau d’études Biotope durant un cycle biologique complet, soit un an, a pour mission de relever toutes les espèces à proximité de la zone d’étude. Aucune éolienne ne sera implantée sur les secteurs à fort enjeu.

RÉSULTATS

L’étude naturaliste s'est déroulée en plusieurs temps :

  • D’avril 2022 à mars 2023 : Inventaires de terrain (avifaune, chiroptères, amphibiens, insectes, reptiles…)
  • De avril 2023 à juin 2023 : Étude d’impact et définition des mesures

Enjeux liés aux chiroptères

L'enjeu lié aux chauves-souris est faible au niveau des parcelles de cultures intensives et moyens à fort au niveau des boisements et haies.

Recommandations

Afin de réaliser un projet de moindre impact, le bureau d'études environnementales recommande :

  • L'évitement des boisements et des haies
  • L'éloignement de 150 mètres minimum des boisements et des haies
  • L’arrêt des éoliennes de 1 heure avant le coucher du soleil à 1 heure après le lever du soleil, aussi longtemps que les quatre critères cumulatifs sont réunis :

•Entre avril et octobre

•Température supérieure à 8°C

•Vitesse du vent inférieure à 7m/s

•En l’absence de précipitation

L’étude de productible

MÉTHODE

Un mât de mesure du vent d’une hauteur de 120 mètres a été installé sur la zone d’étude en mars 2022. Pendant un an, il recueillera des données sur la quantité et la qualité des vents à différentes hauteurs. L’analyse des résultats permettra de confirmer le potentiel éolien du site. Les données recueillies seront également utilisées pour choisir, par la suite, un modèle d’éoliennes adapté au site.

RÉSULTATS

Rose des vents

Le campagne a débuté fin mars 2022. Le taux de recouvrement de la donnée est très bon (99%) malgré quelques épisodes de gels des capteurs mi-décembre. La température la plus basse enregistrée est de -7°C le 17 décembre vers 7h du matin

Distribution de vents

Avec une telle distribution et une vitesse de démarrage à 3 m/s, les éoliennes tourneraient 82,25% du temps (hors bridage). Le vent a soufflé en moyenne à 6 m/s (22 km/h) à 120 m de hauteur. Le mois de Novembre a été le plus venté avec une moyenne de 7,5 m/s (27 km/h).

L’étude acoustique

MÉTHODE

La réglementation française en matière d’acoustique, très stricte, s’appuie sur le principe « d’émergence » : cela signifie que les éoliennes ne doivent pas ajouter au bruit ambiant initial (avant l’implantation d’un parc éolien) plus de 5 décibels le jour et 3 décibels la nuit. L’étude acoustique consiste à installer des micros (sonomètres) auprès des habitations les plus proches afin de mesurer le niveau sonore ambiant existant. Cette campagne de mesure commencera à l’automne 2022.

RÉSULTATS

L'étude acoustique s'est déroulée en plusieurs temps :

  • De décembre 2022 à décembre 2023 : état initial
  • D'avril 2023 à juin 2023 : étude d'impact et mesures

Points de mesures acoustiques

Résultats de l'étude acoustique

Les textes fixent un seuil de niveau ambiant à 35 décibels. Si ce seuil est déjà dépassé avant la construction du parc, l’émergence liée aux éoliennes ne devra pas dépasser 5 décibels le jour et 3 décibels la nuit.

Le scénario d'implantation retenu

Scénario d'implantation final

Les études ont conduit à une réduction de la zone d'implantation potentielle pour réduire l'impact du projet, particulièrement sur la faune et la flore (élimination de la zone nord-ouest due à l'activité des chauves-souris). Sur cette zone, deux scénarios d'implantation se sont dessinées : un scénario de quatre éoliennes de 200 mètres de haut bout de pale, et un autre de quatre éoliennes de 180 mètres de haut. Suite aux recommandations des bureaux d'études paysager et aux échanges avec les élus, c'est finalement le scénario de 180 mètres qui a été retenu.

Premiers photomontages

3 photomontages, depuis des points de vue jugés prioritaires par les élus et les habitants, ont pour le moment été réalisés depuis la route entre Osmoy-Saint-Valéry et Saint-Vaast-d’Équiqueville, le hameau de Beauval et le Mont-Blanc. 42 autres seront réalisés dans les prochaines semaines pour permettre une simulation de l’impact paysager du parc éolien.

Point de vue sur le parc éolien la route entre Osmoy-Saint-Valéry et Saint-Vaast-d’Équiqueville

Point de vue sur le parc éolien depuis le hameau de Beauval

Point de vue sur le parc éolien depuis le Mont-Blanc

Pour consulter l'ensemble des photomontages :

Carnet de photomontages 1/2

Carnet de photomontages 2/2

Éviter, réduire et compenser
les impacts du projet

Suite aux résultats des études techniques et environnementales, nous avons une connaissance fine des enjeux du site, sur la base de laquelle nous avons pu élaborer un projet de moindre impact.

D'avril 2023 à juin 2023, les bureaux d'études ont réalisé des études d'impact du scénario d'implantation retenu, à partir desquels TotalEnergies Renouvelables France a appliqué la logique ERC (Éviter, Réduire, Compenser). La logique ERC consiste à éviter au maximum les impacts du futur parc, à les réduire s’il n’est pas possible de les éviter, et à les compenser s’il est impossible d’appliquer les deux premières actions. Cela concerne :

  • L’environnement (sol, eau, air) ;
  • La biodiversité ;
  • Les riverains (distance aux éoliennes, bruit, ombres portées) ;
  • Le paysage ;
  • Le patrimoine.

Tous nos projets sont construits et exploités dans le strict respect de ces règlementations, et avec la volonté de créer des infrastructures qui s’intègrent au mieux au territoire. Dans le cadre de notre démarche de concertation, les études réalisées pour ce projet seront mises à disposition des habitants, et les actions réfléchies avec vous.

Les mesures d'évitement
Parmi les mesures d’évitement figure le choix du site d’implantation du parc éolien pour s’intégrer au mieux au paysage. À ce titre, TotalEnergies Renouvelables France a fait le choix d’éviter la zone au sud de la commune d’Osmoy-Saint-Valery et de se concentrer sur la zone nord. Parmi les mesures d’évitement, figure aussi l’adaptation de l’implantation du parc vis-à-vis des sensibilités écologiques principales. Enfin, TotalEnergies Renouvelables France a également pris soin d’anticiper les impacts de la phase chantier du parc, en prévoyant de stocker les matériaux et engins de chantier en dehors des espaces naturels à enjeu.

Les mesures de réduction

D’un point de vue paysager, le choix de la géométrie d'implantation participe aux mesures de réduction choisies, tout comme la volonté de restaurer la trame végétale du Manoir de Beauval, la mise en place de plantation de haies à la demande et l’enfouissement de lignes électriques.

Sur le volet environnemental, TotalEnergies Renouvelables France a adapté le projet aux sensibilités écologiques principales, avec notamment la recherche d'un éloignement vis-à-vis des structures arborées (distance d'au moins 200 m entre le bout de pale des éoliennes et les éléments arborés). De même, le porteur de projet a fait le choix d'un modèle d'éolienne limitant les risques de mortalité de la faune volante, avec une garde au sol des éoliennes d'au moins 30 mètres. TotalEnergies Renouvelables France prendra également des mesures visant à réduire l'attractivité des plateformes des éoliennes et de leurs abords pour les oiseaux et les chauves-souris. De même, la limitation de l'éclairage du parc éolien et l’absence de travaux lorsqu'il fait nuit noire entre début mars et fin octobre participera aussi à la réduction des impacts environnementaux.

De façon générale, l’adaptation des plannings des travaux aux sensibilités écologiques principales et une attention portée à respecter l’environnement et limiter le risque de pollutions chroniques s’ajoutent à ces mesures particulières.

EXEMPLE DE MASQUES VISUELS NATURELS

Compenser c’est par exemple…
enfouir les lignes électriques de la commune, replanter des haies, créer des ilots de biodiversité…

Exemple d’enfouisse-ment de ligne électrique